[Appel à projet] Résidence d’artiste 2023-2024 : «Arts & Sciences Mycologiques »
L’Université de Tours et les résidences d’artistes
Pluridisciplinaire (Arts et Sciences Humaines, Droit, Économie, Gestion, Lettres et Langues, Santé, Sciences et Techniques, 2 IUT, 1 école d’ingénieurs), l’Université est située au coeur de Tours mais aussi à Blois. Elle accueille plus de 30 000 étudiants. Avec ses 36 unités de recherche, elle est la première institution de recherche publique en région Centre-Val de Loire.
Elle se distingue par la richesse de son offre culturelle, avec une salle de spectacles de près de 600 places et un Passeport Culturel Étudiant donnant accès à plus de 80 structures culturelles de l’agglomération de Tours et de Blois à des tarifs privilégiés.
L’Université de Tours, à travers son service culturel et avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Centre-Val de Loire, accueille depuis 2002 des artistes en résidence dans tous les domaines disciplinaires. Ces résidences placent au coeur de la vie universitaire un artiste ou un collectif d’artistes, qui va à la rencontre des membres d’une unité de recherche, et plus largement de tous les étudiants, enseignants et personnels de l’université autour d’un projet de création déployé sur les campus.
Comme le rappelle la convention cadre « Université, lieu de culture » signée en juin 2013 entre le ministère de la Culture et de la Communication, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et la Conférence des Présidents d’Universités, « la résidence d’artiste est la modalité privilégiée de la présence artistique à l’université, de la sensibilisation à la notion de projet et de création artistique ». Le temps de la résidence permet à l’artiste de se nourrir de la recherche et des savoir-faire universitaires pour enrichir sa création et à la communauté universitaire de participer à la genèse et à la création ou co-création d’une oeuvre ou d’un projet artistique qui entre en résonnance avec le milieu académique.
Présentation de l’unité de recherche d’accueil
https://bbv.univ-tours.fr/; Twitter @BBVEA2106; Facebook @BBVEA2106
L’unité EA2106 « Biomolécules et Biotechnologies Végétales » (BBV) de l’Université de Tours est une équipe de recherche pluridisciplinaire universitaire composée de 3 professeurs et 12 maîtres de conférences affiliés à la faculté des Sciences et Techniques et à la faculté des Sciences Pharmaceutiques, localisée sur le site boisé du parc de Grandmont à Tours. L’équipe comprend également des personnels en appui à la recherche et à l’enseignement, ainsi que des étudiants en Master, des doctorants et post-doctorants francophones ou internationaux. Au total l‘équipe représente plus de 35 personnes.
La thématique de recherche du laboratoire BBV porte sur l’étude du métabolisme spécialisé des plantes afin de comprendre les mécanismes biochimiques mis en oeuvre par la plante pour élaborer des molécules très complexes, comme par exemple les alcaloïdes, dont certains sont utilisés dans le traitement de cancers. Outre l’élucidation des voies de biosynthèse, l’objectif est de développer des approches alternatives d’approvisionnement en molécules naturelles végétales notamment en les produisant via des usines cellulaires fongiques, telle que la levure de boulanger Saccharomyces cerevisiae. Le programme scientifique de BBV se structure autour de deux axes :
- Axe « Elucidation de la synthèse des métabolites spécialisés – Sourcing et Bioproduction » : regroupant le thème 1 sur l’élucidation et la bio-ingénierie de la synthèse des alcaloïdes des Gentianales et le thème 2 sur les cultures cellulaires végétales pour la recherche d’ingrédients naturels pour la cosmétique.
- Axe « Développement durable – Influence globale de l’environnement » : regroupant le thème 3 sur l’exploration du métabolisme spécialisé de la vigne dans un contexte de développement durable et le thème 4 sur le maintien du métabolisme spécialisé face aux changements environnementaux.
Les enseignants-chercheurs de l’équipe BBV sont regroupés pour parti au sein du département d’enseignement de biologie végétale et de physiologie de la faculté des Sciences et Techniques et pour parti au sein du laboratoire pédagogique de biologie cellulaire et biochimie végétale de la faculté des Sciences Pharmaceutiques. Les principales disciplines enseignées sont les sciences végétales, la biologie cellulaire et moléculaire, la mycologie et les biotechnologies. Diverses formations sont adossées à l’équipe de recherche dont celles relevant des études de Pharmacie, les licences de biologie ainsi que des masters (Plantes et Société, Biotechnologies et Droit, Management des Bioproductions).
Le cadre de la résidence et du projet artistique
Depuis quelques années, l’essor du retour au tout naturel, accroit l’intérêt des populations pour la cueillette des champignons dans l’espoir de dénicher le plus beau cèpe de Bordeaux ou encore un parterre de trompettes de la mort. Cet engouement accentue les accidents liés à l’ingestion de champignons toxiques. Les grandes forêts domaniales du Centre-Val de Loire (Chinon, Orléans, Blois, Loches, Montrichard…) qui représentent un levier pour le développement touristique de notre région, favorisent également la « rencontre » des promeneurs avec des espèces fongiques aux saveurs délicates et recherchées mais également avec des espèces toxiques. Pour s’assurer de sa cueillette, il est conseillé de demander l’avis d’un pharmacien qui est formé à la mycologie. L’enseignement de la mycologie officinale, une discipline historique qui reste au premier abord difficile, est en passe d’être inscrite sur la liste des disciplines rares du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, car elle est en danger de disparition. En effet, la connaissance de la biodiversité des espèces fongiques toxiques et comestibles se fait de plus en plus rare. Il est pourtant essentiel de maintenir une formation actualisée et de qualité auprès des futurs pharmaciens d’officine.
Les enseignements de mycologie respectent une saisonnalité s’étalant de la première semaine d’octobre à la deuxième semaine de novembre. Durant cette période il est possible d’observer toute la biodiversité qu’offrent les espèces fongiques dont la conservation est impossible. Les étudiants et les enseignants référents se rendent en forêt pour collecter des champignons frais plusieurs fois par semaine, et organisent des expositions éphémères en salle de travaux pratiques à la faculté. Un examen de reconnaissance est organisé début novembre : l’étudiant doit identifier les espèces parmi un panel de champignons et indiquer les éventuelles toxicités. Néanmoins, les semaines ne se ressemblent pas car les espèces précoces et tardives se succèdent et varient selon la météo. Nous observons une incroyable biodiversité fongique en Touraine avec plus de 300 espèces recensées ces dernières années, ce qui fascine et impressionne tout apprenti mycologue.