Créateur·rice lumière

La lumière : un éclairage sensible de l’espace et de la mise en scène. Plus qu’un simple éclairement, la lumière est non seulement un complément à la mise en scène mais aussi une écriture propre et une valeur ajoutée. Elle se situe au croisement de la narration, de l’imaginaire du metteur en scène, de la scénographie et du jeu des acteurs. Elle séquence et rythme l’espace, répond aux besoins de l’œuvre théâtrale et accompagne le déroulement de la représentation.

Le·a professionnel·le de l’éclairage scénique du spectacle vivant, chargé·z de la conception de la lumière, s’appelle le·a créateur·rice lumière. Le métier de créateur·rice lumière se trouve à la charnière de deux fonctions qui concilient les objectifs artistiques de la mise en scène et les impératifs techniques.

La fonction artistique consiste à imaginer, avec le metteur en scène, les propositions d’éclairage les plus en phase avec l’univers du spectacle ; et à composer son espace scénique, en écho avec le scénographe et le costumier. Au service du propos artistique, le·a créateur·rice lumière expose son expertise tout au long du processus de création du spectacle (depuis les répétitions jusqu’aux représentations). Il ou elle a l’initiative de la conception des éclairages : il ou elle conçoit le plan d’éclairage adapté à chaque spectacle, détermine la plantation des projecteurs et autres sources lumineuses. Il ou elle s’assure de la faisabilité du plan d’éclairage selon les moyens techniques propres à chaque lieu de représentation.

En confrontant et en échangeant des points de vue avec le metteur en scène, au cours desquels seront précisées les caractéristiques historiques et esthétiques du projet, il ou elle rassemble et étudie les documents susceptibles d’en nourrir la conception lumineuse. Puis en collaboration avec l’équipe artistique mais aussi avec les équipes techniques et administratives de production, il ou elle évalue les dimensions technique et économique du projet.

La seconde fonction, dite technique, en amont des représentations, consiste à retraduire techniquement les choix avec le régisseur lumière et l’équipe électrique du théâtre : choisir et préparer un parc de matériels en fonctions du descriptif des prestations, faire monter et régler les projecteurs, écrire la conduite lumière, la partition informatique des différents états lumineux créés tout au long des répétitions pour la représentation. Tout en menant un travail d’encadrement de l’équipe lumière, le·a créateur·rice lumière définit ensuite les solutions techniques appropriées aux données artistiques et économiques du projet. Pour cela, il ou elle transmet ses indications au ou à la régisseur·euse lumière et aux technicien·nes spécialisé·es, lesquels devront effectuer la mise en place technique des « effets lumière » sur des consoles informatisées pour mettre en place le dispositif.

L’établissement de la conduite lumière est l’un des aspects artistiques les plus importants :

  • Grâce à la plantation des sources lumineuses mises en place par l’équipe technique, le·a créateur·rice lumière créé un ensemble d’effets de lumière, chacun d’eux correspondant à une ambiance du spectacle,
  • L’ensemble des « effets » est réparti sur une liste chronologique appelée « conduite lumière » qui sera mise en œuvre par la régie au cours du spectacle.

Cette conduite lumière consigne les effets lumineux à réaliser, indications des éléments de jeu des acteurs sur lesquels débutent et se terminent les effets, mise en mémoire, utilisation d’accessoires d’éclairage, position des appareils, intensité lumineuse, temps d’utilisation, apparition et disparition.

Très souvent, il revient au ou à la régisseur·euse lumière de se charger du respect de cette conduite.

Ce métier requiert trois grandes qualités : une compétence artistique et visuelle afin de coopérer avec le metteur en scène, une expérience des relations humaines afin de faire partager son travail à une équipe technique et, bien sûr, une connaissance scientifique des matériels qui sont utilisés actuellement.

Source Artcena