L’Afest prête à se déployer dans le cadre du plan de relance
L’Afest est désormais soutenue par des offres de services construites par les Opco. Si cette modalité de formation n’a pas eu le temps de s’imposer sur le marché, elle mérite d’être prise en compte dans les dispositifs du plan de relance.
Inscrite dans la loi « Avenir professionnel », l’Action de formation en situation de travail (Afest) a suscité beaucoup d’intérêt. L’ensemble des acteurs s’est mobilisé pour formaliser et structurer ses parcours. Fruit d’une large expérimentation et plébiscitée par les entreprises, la nouvelle modalité de formation était promise à un bel avenir.
Financée par les fonds mutualisés pour les moins de 50 salariés au titre de leur plan de développement des compétences, l’Afest trouve également sa place dans les dispositifs de l’alternance. Encore fallait-il la faire connaître et sensibiliser l’écosystème à son déploiement. Une mission confiée aux Opérateurs de compétences (Opco), eux-mêmes en cours de restructuration. « 2019 a été une année d’expérimentation des Afest, notamment dans les régions et de construction de l’offre de services par les opérateurs de compétences », confirme Leïla Ben Salem, consultante senior au sein de Centre Inffo. En 2020, la crise née de la pandémie de coronavirus a imposé d’autres priorités et freiné son déploiement.
Des offres de service structurées
Selon l’enquête menée par Centre Inffo, peu de projets ont ainsi pu se concrétiser durant cette année si particulière. L’Opco 2i, un des opérateurs les plus engagés, en a enregistré 340. La plupart ont lancé des appels d’offres auprès des organismes de formation et 10 d’entre eux sont allés plus loin en construisant des offres de services autour de l’Afest validées par leur conseil d’administration.
« Certains concentrent leurs efforts sur des actions d’information ou de sensibilisation auprès de leurs entreprises pouvant aller jusqu’à des pré-diagnostics de faisabilité. D’autres investissent des fonds afin de former les tuteurs », précise Leïla Ben Salem. Ocapiat propose ainsi un forfait de 10 800 euros pour accompagner les entreprises par un tiers facilitateur. L’Afdas, de son côté, exige et finance l’obtention d’une certification professionnelle de « référent Afest ».
L’Afest éligible aux dispositifs du FNE
Si le déploiement de l’Afest a marqué le pas en 2020, l’année 2021 devrait lui donner un nouvel élan. Le plan de relance place la formation au cœur des mesures de soutien à l’emploi. L’Afest a été reconnue, comme « toute action de formation », éligible au Fonds national pour l’emploi (FNE). Cette modalité de formation présente des atouts pour répondre aux enjeux de la relance. « L’Afest est particulièrement bien adaptée aux besoins d’adaptation et de reconversion professionnelle mis en lumière par la crise », confirme Leïla Ben Salem.
La flexibilité de ses parcours, la possibilité de les inscrire dans l’organisation en temps partiel et de les déployer à distance militent pour l’adoption de l’Afest. Enfin, « l’organisation en binôme tuteur-stagiaire favorise la cohésion et l’engagement au sein de l’entreprise », ajoute Leïla Ben Salem. Un avantage appréciable à un moment si critique pour les entreprises.
Catherine Trocquemé (Centre Inffo pour Défi métiers)