Avant d’être utile, la VAE est un cadeau offert à soi-même

Thibault vient tout juste d’obtenir, par la VAE, le DNSEP, Diplôme national supérieur d’expression plastique, à l’école des Beaux-Arts de Paris. Une belle aventure personnelle qu’il a accepté de partager.

« Faire une VAE, c’est un rendez-vous avec soi-même, un cadeau que l’on s’offre. Avoir droit, comme c’est le cas en France, à un circuit pour valider ses acquis, c’est exceptionnel ! »

Comment a germé l’idée d’obtenir ce diplôme ?

Une série de petites choses m’ont conduit à m’engager dans cette démarche. J’ai connu ce système par internet sans doute, en consultant les sites des écoles qui m’intéressaient. Avoir droit à un circuit, comme c’est le cas en France, pour valider ses acquis, c’est exceptionnel ! Il permet d’obtenir un diplôme sans s’endetter pour la vie, comme aux Etats Unis. L’idée faisant son chemin, j’ai pris rendez-vous avec une conseillère d’un centre conseil en VAE. Trois ans après, j’ai répondu à un mail de l’école m’informant que les inscriptions étaient ouvertes. L’aventure a démarré ainsi… Même si être autodidacte dans l’art est une fierté, j’avais sans doute une blessure à régler, une légitimité à trouver. C’était une façon de me réconcilier avec l’académie et d’être identifié comme artiste contemporain.

Pourquoi avoir choisi ce diplôme et cette école ?

Le diplôme est en phase avec mon expérience. Chaque école d’art représente une approche particulière qui devrait être au plus proche de la démarche artistique dans laquelle on s’inscrit. Dans ce cas, une école est un étendard que l’on sera amené à porter.

Quelles difficultés et facilités avez-vous rencontrées lors de la rédaction du dossier, c’est-à-dire du « Livret 2 » ?

Condenser par écrit toute une vie professionnelle, dans un temps limité et en période de confinement, est un exercice ardu. J’ai rencontré six fois, pendant une heure, une professeure de l’école des Beaux-Arts, qui m’a paru exigeante, ce que je comprends car le diplôme ne doit pas être bradé. Sans elle, je n’aurais pas présenté la même chose. C’était intense, mais gratifiant d’avoir été poussé à me dépasser. J’ai appris à forger un discours autour de mon travail, à l’exprimer plus clairement.

Comment s’est déroulé votre passage devant le jury il y a tout juste un mois ?

Il s’agissait de simuler une exposition où mon travail était présenté : mettre au point un discours construit et argumenté mais aussi une scénographie, des lumières… L’exposition a été installée la veille du passage devant le jury, composé d’un professeur, d’un artiste plasticien et d’une directrice culturelle. Ni bienveillants, ni malveillants, ils m’ont posé des questions pour finalement m’accorder le diplôme avec les félicitations du jury. Un moment très agréable et même magique ! À la suite de cette belle aventure, je me sens à la croisée des chemins…Je suis en train de réfléchir. Rien n’est encore décidé pour le moment.

Propos recueillis par Françoise Lemaire (novembre 2020) pour défi métiers.