Evaluation de la politique publique de validation des acquis de l’expérience

La validation des acquis de l’expérience (VAE) permet d’obtenir une certification (diplôme, titre ou certificat de qualification) sur la base d’une expérience professionnelle, après validation par un jury des connaissances et des compétences acquises.

Complétant les voies d’accès aux diplômes que sont la formation initiale, la formation continue et la formation en alternance, la VAE constitue une quatrième voie d’accès aux diplômes et aux titres professionnels délivrés au nom de l’État.

Ce rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) évalue la VAE, au titre de la modernisation de l’action publique (MAP), sous cinq angles :

  • son efficacité ;
  • l’efficience de ses dispositifs de gestion ;
  • la gouvernance de cette politique ;
  • l’équité d’accès d’un point de vue territorial et sectoriel ;
  • l’adaptation de la VAE aux besoins, compétences et profils des potentiels bénéficiaires et la qualité des dispositifs d’accompagnement aux demandeurs d’emploi.

La VAE est par ailleurs un dispositif efficient sur le plan économique :

  • elle coûte beaucoup moins cher qu’un parcours de formation classique, y compris en cas de parcours mixtes associant validation des acquis et formation complémentaire. En effet, le temps de formation étant diminué de tous les modules validés, le nombre d’heures de formation éventuellement nécessaires est, de fait, réduit  ;
  • elle n’impacte pas ou très faiblement l’organisation du travail puisqu’en l’absence de vis-à-vis pédagogique, elle permet aux salariés de suivre un parcours de certification de manière décalée et en dehors du temps de travail

Les préconisations pour améliorer la VAE :

  • la simplification du parcours du candidat, qui dans sa version la plus aboutie, se traduirait par la mise en place d’un guichet unique inter-certificateurs. Celui-ci prendrait en charge le candidat dès la recherche d’information, l’orienterait vers la certification la plus adaptée à son expérience et à son projet professionnel et l’accompagnerait jusqu’à la validation. Cette prise en charge intégrale serait gratuite pour le candidat : il n’aurait plus à servir d’intermédiaire entre l’organisme financeur au titre de la formation professionnelle, et l’organisme accompagnateur ou certificateur, ceux-ci se mettant en rapport directement ;
  • des propositions intermédiaires sont également mentionnées, afin de permettre l’élaboration par le SGMAP de plusieurs scénarios ;
  • l’adaptation du dossier de validation des acquis au niveau de la certification visée ;
  • la possibilité de suivre des formations complémentaires avant le passage devant le jury, afin de compléter son expérience et d’augmenter la probabilité d’une validation totale ;
  • la réduction des délais de recevabilité des demandes et de passage devant le jury ;
  • le fonctionnement des jurys, avec l’objectif d’en augmenter la fréquence : mutualisation des ressources humaines entre régions, dématérialisation des jurys, adaptation du nombre des membres présents en fonction de la qualité du dossier de validation.

Les auteurs :

X.Chastel et I.Menant (IGAS) – P.Le Pivert, P.Santana et P.Sultan (IGAENR)

Lire le rapport sur le site de l’Igas