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Formation : et si vous demandiez un coup de pouce financier à votre employeur sur votre CPF ?

Depuis le 3 septembre dernier, les entreprises peuvent réaliser des versements volontaires sur les comptes personnels de formation (CPF) de leurs salariés. Ces derniers peuvent donc solliciter leur employeur pour les aider à financer une formation.

2021 sera-t-elle l’année du CPF “co-construit” par le salarié et son employeur ? Depuis le 3 septembre dernier, les employeurs du privé peuvent abonder directement le compte personnel de formation (CPF) de leurs salariés. Pour rappel, les actifs disposant d’un CPF reçoivent un crédit annuel de base de la part de la Caisse des dépôts (500 euros pour les salariés au moins à mi-temps, 800 euros pour les salariés peu qualifiés, etc.). L’abondement employeur vient donc s’ajouter à ces droits de base.

“L’abondement employeur, c’est l’avenir du dispositif” car il permet “une logique de co-construction” entre le salarié et l’employeur pour un projet de formation, a signalé Marie Dupuis Courtes, vice-présidente de la CPME en charge de la formation professionnelle, lors d’une conférence de presse organisée par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), le 19 janvier dernier. En effet, parmi les (nombreux) motifs pour lesquels les entreprises peuvent réaliser un abondement sur le CPF se trouve le versement volontaire, qui permet aux employeurs d’aider directement leurs salariés à financer un projet de formation (voir ci-dessous).

Concrètement, un salarié qui veut suivre une formation précise, mais qui n’a pas les droits CPF suffisants pour la financer, peut solliciter son employeur pour lui demander de l’aide pour payer le reste à charge. L’abondement peut aussi se faire à l’initiative de l’employeur : il peut réaliser un versement volontaire du montant qu’il souhaite sur les CPF de certains salariés pour les inciter à se former.

Sauf que pour l’heure, les entreprises ne semblent pas s’être ruées sur la possibilité de réaliser des versements volontaires sur les CPF de leurs salariés. Début janvier, 1.800 employeurs ont initié de telles dotations, pour 4.400 salariés bénéficiaires, a indiqué Michel Yahiel, directeur de la retraite et des solidarités à la Caisse des dépôts, lors de la conférence de l’Ajis. Au total, 10 millions d’euros d’abondements ont été promis par les entreprises dans ce cadre. Soit une moyenne de 2.273 euros par compte abondé.

Du côté de la Caisse des dépôts, on considère que ces chiffres sont “plutôt positifs compte tenu de la période, puisque le dispositif a été mis en place en septembre, en pleine période de crise”. D’ailleurs, ces données ont progressé en deux mois : à l’occasion de son bilan annuel sur le CPF, la Caisse des dépôts parlait de 1.013 employeurs ayant initié des abondements sur les comptes de 2.040 salariés au 12 novembre 2020, pour un total de 5,1 millions d’euros.

Toutefois, “l’utilisation de l’abondement employeur reste marginale”, a pointé Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT en charge de la formation professionnelle, également invité à la conférence de l’Ajis. En effet, sur plus de 25 millions de salariés détenant un CPF, les 4.400 bénéficiaires d’un versement volontaire de la part de leur employeur font figure d’exception. “Et ce n’est pas uniquement à cause de la situation économique”, estime Yvan Ricordeau. Selon lui, des efforts restent à faire en matière de pédagogie et d’accompagnement des entreprises pour leur permettre de mieux répondre aux enjeux de formation des salariés. N’hésitez donc pas à demander directement à votre employeur s’il peut vous aider à financer une formation via votre CPF : cela pourrait également lui servir de piqûre de rappel quant à cette nouvelle possibilité.

>> Voici tous les cas de figure dans lesquels l’employeur peut ou doit réaliser un versement sur les CPF de ses salariés

  • Un versement volontaire : dans le cas où un salarié veut suivre une formation précise et qu’il ne peut pas la financer intégralement avec ses droits CPF, il peut solliciter son employeur pour lui demander son aide pour payer le reste à charge ;
  • Un versement obligatoire : lorsqu’un salarié est licencié pour avoir refusé une modification de son contrat engendré par un accord de performance collective, son employeur doit verser 3.000 euros sur son CPF ;
  • Un versement de droits supplémentaires : dans le cadre de la mise en place d’un accord collectif, l’employeur peut mettre en place une alimentation du CPF plus favorable que ce qui est prévu dans le droit commun ;
  • Un versement correctif : dans les entreprises de plus de 50 salariés, si l’employeur ne respecte pas ses obligations en matière d’entretien professionnel, il doit verser 3.000 euros sur le CPF du salarié concerné. Mais il faudra encore attendre avant que ce versement soit réalisable via la plateforme Net-entreprises : censée être effective au 1er janvier 2021, son application a été décalée à cause de la crise.

Par Sarah Asali pour Capital.fr

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