Le poids de la culture…

Côté économique en France

Il convient de distinguer l’impact de l’industrie culturelle et son poids direct…

L’impact de l’industrie culturelle en totalité atteint 104 milliards d’euros, soit près de 6 % de la valeur ajoutée dégagée en France. La valeur ajoutée des activités culturelles est quasiment équivalente en 2011 à celle de l’agriculture et des industries alimentaires (60,4 Md€).

Elle représente sept fois celle de l’industrie automobile (8,6 Md€ en 2011), quatre fois l’industrie chimique (14,8 Md€) ou l’assurance (15,5 Md€) et plus de deux fois les télécommunications (25,5 Md€).

A noter que deux secteurs particuliers contribuent pour près d’un tiers au total de cette valeur ajoutée :

  • le spectacle vivant avec une valeur ajoutée de 8,8 Md€
  • le patrimoine (musées et patrimoine monumental) avec une valeur ajoutée de 8,1 Md€.
    • cette valeur ajoutée provient pour une grande part (5,6 Md€) de l’activité indirecte liée notamment au secteur de la restauration du patrimoine bâti.

Sources :

Mais en 2015, le poids économique direct de la culture est de 43 milliards d’euros. La part de la culture dans l’ensemble de l’économie (2,2 %) est en baisse et représente la valeur minimale de ce poids en vingt ans.

[…] Les branches contribuant le plus au poids économique de la culture en 2015 sont l’audiovisuel (28 % de l’ensemble des branches culturelles), le spectacle vivant (16 %) puis la presse (13 %). Cette répartition est similaire à celle de 1995, à l’exception du poids de la presse, passé de 22 % à 13 % en vingt ans :

  • L’architecture, sept ans de crise
  • En crise structurelle, la presse revient à son niveau de 1995
  • Le livre, stabilisation après trois ans de chute
  • Les agences de publicité, une embellie qui n’efface pas la crise
  • Les arts visuels portés par le design et les arts plastiques
  • Le spectacle vivant stable depuis 2008
  • L’audiovisuel poursuit sa croissance
  • Le patrimoine reste stable en 2015, mais suscite des inquiétudes pour 2016

Source : Tristan Picard, Le poids économique direct de la culture en 2015, MCC 2017 

Et côté emploi culturel ?

La notion d’emploi culturel englobe toutes les personnes qui travaillent dans un secteur d’activité économique lié à la culture au sens de la classification NACE Rév. 2, quelle que soit leur profession, ainsi que toutes celles qui exercent une profession liée à la culture (classification CITP-08), quel que soit leur secteur d’activité économique.

Source : Eurostat

Selon le site Eurostat, en France, en 2017, 3,5 % de la population active dans un secteur d’activité économique lié à la culture et/ou exerçant une profession culturelle, en pourcentage du total des personnes occupant un emploi contre 3,8 % dans toute l’Europe

Une carte interactive illustre ces statistiques État par État. Cette carte est tirée d’un ensemble d’informations européennes plus larges reprenant des informations comme la participation culturelle, les publications…

En 2015, croissance en berne, l’emploi culturel avait baissé (– 3,6 % par rapport à 2014) sous le seuil des 600.000 emplois. Depuis 2011, les branches culturelles ont perdu 80.000 emplois.

Source : Tristan Picard, Le poids économique direct de la culture en 2015, MCC 2017 

En Région Centre-Val de Loire

Parmi les résidents du Centre-Val de Loire exerçant une profession culturelle, la plupart le font dans la région.

Cependant, la proximité et l’attractivité parisienne expliquent que plus d’un actif de la région sur dix ayant une profession culturelle travaille en Île-de-France. Ce sont principalement des professionnels du spectacle et des arts visuels.

Sur l’ensemble des actifs occupés du Centre-Val de Loire, seuls 6,5 % ont un emploi en région parisienne.

Source : Les activités culturelles en région Centre-Val de Loire, un potentiel d’emploi (données 2013), Insee Analyses n°22, Mars 2016

  • En 2011, l’audiovisuel (radio, cinéma, télévision, vidéo, disque) concentre un quart de la valeur ajoutée culturelle.
  • Le spectacle vivant et le patrimoine, branches majoritairement non marchandes, concentrent respectivement 18 % et 11 % de la valeur ajoutée. […]
  • À l’inverse, le livre et la presse ne concentrent plus que 15 % de la valeur ajoutée culturelle en 2011, contre 26 % en 1995.
  • Les autres branches culturelles (agences de publicité, architecture, arts visuels, enseignement culturel) contribuent dans leur ensemble à un tiers de la valeur ajoutée culturelle. »

Et côté qualification ?

Niveau de formation et de qualification

En Europe, 6 personnes sur 10 travaillant dans le secteur culturel sont diplômées de l’enseignement supérieur.

Source : Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne

Dans la culture, les métiers sont qualifiés, occupés dans six cas sur dix par des cadres et des cadres supérieurs. Ceci est particulièrement vrai pour les professions du spectacle.

  • Les emplois dans les arts visuels sont plus souvent des professions intermédiaires.
  • Les ouvriers du domaine de la culture exercent majoritairement dans les métiers d’art.
  • Les cadres des professions culturelles sont moins souvent diplômés du supérieur que l’ensemble des cadres travaillant en région.
  • À l’opposé, les ouvriers sont davantage diplômés.

Pour le niveau de formation en Région Centre-Val de Loire, se reporter à la page 27 de L’Apport économique de la Culture en région Centre-Val de Loire, octobre 2016, rapport du Ceser.

Et les Non Salariés ?

À la fin de l’année 2011, 131 000 non-salariés œuvrent dans la création artistique et sa diffusion, dans l’audiovisuel et le multimédia, l’architecture, l’enseignement artistique amateur ou encore les agences de publicité. Dans ces secteurs culturels, plus d’un quart des actifs en emploi sont indépendants : c’est près de trois fois plus que dans l’ensemble de la population active occupée.

Le non-salariat y est à la fois plus féminin, plus jeune et plus parisien que la moyenne. Il relève, pour une part croissante, de l’auto-entreprenariat, témoignant de l’intérêt suscité dans ces activités par la création de ce régime.

Les indépendants « classiques » (hors auto-entrepreneurs) ont retiré en moyenne 2 360 euros nets par mois de leur activité non salariée en 2011. Cette moyenne s’étend d’un peu plus de 1 000 euros dans l’enseignement artistique amateur et les arts visuels à 3 740 euros dans l’architecture. Elle masque une grande disparité de situations au sein même de ces secteurs. Un auto-entrepreneur perçoit en moyenne 430 euros de revenu par mois.

Parmi les indépendants « classiques », les femmes perçoivent des revenus inférieurs de 40 % en moyenne à ceux de leurs homologues masculins. Les non-salariés des secteurs culturels, notamment les auto-entrepreneurs, cumulent fréquemment indépendance et activité salariée ; ils exercent alors un emploi salarié le plus souvent étranger au monde de la culture, et la majeure partie de leur revenu d’activité global provient de leur activité salariée.

Source : Marie Gouyon, Les non-salariés dans les activités culturelles