Les Régions demandent une meilleure articulation entre formation et emploi
Alors que le gouvernement prépare de nouvelles mesures en faveur de l’emploi et des compétences, les présidents de Régions reçus à Matignon ont fait part de leurs attentes et de leurs propositions en matière de formation des demandeurs d’emploi.
L’emploi et les compétences étaient au cœur de la rencontre entre le Premier ministre et les présidents de Régions, lundi 13 septembre. Face aux difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises en cette période de relance, le chef du gouvernement prépare pour la fin du mois « un plan ambitieux d’investissement dans les compétences ». Après les partenaires sociaux reçus au début du mois, c’était donc aux élus régionaux d’exprimer leurs attentes et leurs propositions.
Gagner en efficacité
A ce stade, les contours de ce nouveau plan ne sont pas encore arrêtés, mais l’État s’est d’ores et déjà engagé à allouer des fonds supplémentaires à la formation pour la période 2021-2023. En charge de la formation des demandeurs d’emploi, les Régions se disent prêtes à se mobiliser aux côtés de l’État mais attendent des mesures pour gagner en efficacité. Alors que les métiers évoluent très rapidement, « nous devons avoir des dispositifs de formation beaucoup plus souples, beaucoup plus adaptés aux réalités et beaucoup mieux coordonnés », a souligné Carole Delga, présidente de Régions de France, lors d’un point presse organisé à l’issue du rendez-vous à Matignon.
Chômeurs de longue durée et salariés fragilisés
Dans son nouveau plan d’actions en faveur des compétences, le Premier ministre a annoncé le 8 septembre qu’une attention particulière serait portée « aux chômeurs de longue durée qui risquent d’être les grands oubliés de la sortie de crise ». Un public auquel il faut apporter des réponses concrètes en prise directe avec les besoins des entreprises, approuve François Bonneau, président de la commission éducation, orientation, formation et emploi de Régions de France. Sans oublier toutefois, « les personnes dont l’emploi est fragilisé par les mutations en cours ». Vis-à-vis de ces personnes qui risquent de se retrouver au chômage, « il faut être hyper réactif » estime François Bonneau, et apporter des solutions qui débouchent rapidement sur un nouvel emploi.
Des échanges constructifs
Des messages qui semblent avoir trouvé une écoute. Alors que l’actuel plan d’investissement dans les compétences (2018-2022) se focalise sur les jeunes et les personnes éloignées de l’emploi peu qualifiées, le gouvernement n’exclut pas d’ouvrir le nouveau plan à un public plus large. Selon Matignon, l’accent sera mis sur des « formations courtes, en entreprise » en tenant compte des filières industrielles qui seront soutenues dans le cadre de France 2030, le plan que prépare le ministère de l’Économie et des finances pour la mi-octobre et auquel les Région seront associées.
Lever les freins
Le gouvernement entend aussi soutenir les initiatives qui permettent de lever les freins à l’entrée en formation ou à la reprise d’un emploi. Transport, hébergement, garde d’enfants… : de nombreux Conseils régionaux ont mis en place des aides pour faciliter la mobilité des demandeurs d’emploi, rappelle Carole Delga. Pour la présidente de Régions de France, « il faut amplifier ces aides » et les adapter aux besoins des territoires.
Emploi : participer à la définition des orientations stratégiques
Les présidents de Régions ont profité de cette réunion avec le chef de l’exécutif pour revendiquer à nouveau un rôle plus important dans le pilotage des politiques de l’emploi. Une demande déjà exprimée il y a un an mais réitérée « avec plus de force », au moment où le développement des entreprises risque d’être freiné par la pénurie de compétences. Là encore une ouverture semble possible : le gouvernement serait prêt à créer « une instance de coordination entre Régions et Pôle emploi » dans le cadre du projet de loi 3DS – différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification – qui sera examiné avant la fin de l’année.