« La république en marche » et la formation : analyse du programme
Dans un article de préinvestiture (daté du 12 mai 2017), Raphaëlle Pienne, de Défi métiers, le Carif-oref francilien, publie un article analysant le programme de réforme profonde du système de formation professionnelle. Elle estime probable une nouvelle loi formation, puisque dans son programme :
le candidat d’En Marche ! a en effet affiché sa volonté « d’entièrement réformer » le système de formation et de rendre « plus transparente et plus efficace la formation professionnelle ».
Le rôle des Opca se verrait profondément modifié, puisque la majeure partie des contributions actuelles des entreprises pour la formation serait convertie en droits individuels pour les actifs, entraînant une modification de l’intermédiation des Opca.
Tous les organismes seraient soumis à une labellisation et à un affichage des performances, allant plus loin que le « décret qualité ».
Consulter l’article de Défi Métiers
Ci-dessous, les grandes parties liés à la formation du programme de « La République en marche »
Objectif 2 : Créer une formation professionnelle à la hauteur.
Des entreprises, parfois des secteurs entiers, sont voués à disparaître ou à se transformer : ceux qui y sont employés, ne doivent être condamnés ni au chômage, ni à la précarité. Car en même temps, des professions, des opportunités et des emplois nouveaux s’ouvrent sans cesse : nous devons permettre à chacun, quel que soit son parcours, de s’en saisir. Il n’est plus possible de savoir à vingt ans ce que l’on fera à cinquante. Pour que l’on puisse s’émanciper par le travail, nous devons donc proposer une refonte de la formation professionnelle : elle n’est pas à la hauteur des enjeux de notre temps et des attentes de nos citoyens !Nous rendrons plus transparente et plus efficace la formation professionnelle pour que se former devienne une démarche simple et efficace.
Le système de formation doit être entièrement réformé. A l’heure actuelle, l’accès à la formation est un parcours d’obstacles, et les choix sont souvent limités à des listes de formations qui ne correspondent pas toujours aux aspirations individuelles, ni aux besoins du marché du travail. On ne connaît pas la qualité ni les débouchés des formations proposées.
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La majeure partie des contributions actuelles des entreprises pour la formation sera progressivement convertie en droits individuels pour les actifs. Chacun pourra s’adresser directement aux prestataires de formation, selon ses besoins. Le système sera simple.
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Les droits seront d’autant plus élevés que les besoins de qualification sont importants. Le système sera juste.
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Chacun disposera d’une information complète sur les résultats concrets de chaque formation, de chaque accompagnement (retour à l’emploi, impact sur la trajectoire salariale…) car tous les organismes seront obligés de se soumettre à une labellisation et d’afficher leurs performances : plus personne ne s’engagera dans une formation sans savoir à quoi elle mène ni quelle est sa qualité. Le système sera transparent.
Aujourd’hui, les droits à la formation des personnes fragiles sont insuffisants, car ils dépendent essentiellement de l’activité salariée. Les jeunes et les chômeurs de longue durée en sont largement exclus. Les droits sont les mêmes pour tous, alors qu’ils devraient être renforcés pour ceux qui en ont le plus besoin, et en premier lieu pour les chômeurs.
Demain, 15 milliards d’euros de notre plan d’investissement seront consacrés à l’acquisition des compétences par ceux qui en ont le plus besoin. C’est un effort sans précédent, à la hauteur de nos besoins.
Nous investirons massivement dans l’acquisition des compétences.
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Nous formerons 1 million de jeunes peu qualifiés éloignés de l’emploi.
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Nous formerons 1 million de chômeurs de longue durée faiblement qualifiés.
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Nous poursuivrons la généralisation de la garantie jeunes. Ce parcours d’accompagnement intensif assorti d’une allocation sera proposé à tous les jeunes précaires ni en formation ni en emploi.