REVA : une expérimentation pour réinventer la VAE

Le gouvernement s’apprête à lancer une expérimentation qui s’inspire des conclusions de la mission interministérielle chargée de réfléchir à l’évolution de la Validation des acquis de l’expérience (VAE).

La Haut-commissaire aux compétences, Carine Seiler, et le chef de projet de l’expérimentation ont présenté les contours de cette expérimentation à l’occasion d’un webinaire organisé le 18 juin par #Leplusimportant et Reconnaître.

REVA, pour « reconnaître et valider », c’est le nom de l’expérimentation qui doit être lancée à la rentrée prochaine en vue de faire évoluer et de développer la Validation des acquis de l’expérience (VAE). Elle s’inspire des préconisations de la mission confiée en décembre 2019 à David Rivoire, Claire Khecha et Yanic Soubien. « Grâce à ce rapport […] qui va bientôt être rendu public, on va pouvoir passer à une phase d’expérimentation [qui] sera conduite dans le secteur des soins et de la santé dans lequel on sait qu’il y a beaucoup de besoins de compétences aujourd’hui et des enjeux très forts de reconnaissance », explique Carine Seiler.

Logique de parcours

« Si on veut renouveler [les] approches, la VAE se conjugue très fortement avec de nouvelles façons d’apprendre et notamment avec la formation en situation de travail […]. Notre optique c’est de le faire par la logique de l’expérimentation avec l’ensemble des ministères impliqués. Et ensuite [d’en] tirer les conséquences avant de pouvoir généraliser les éléments », décrit Carine Seiler.

Olivier Gérard, chef de projet REVA chez beta.gouv.fr, explique que le premier enjeu de l’expérimentation sera d’abord de créer une « fluidification du parcours de la phase de recevabilité en intégrant une logique de la reconnaissance ». Celle-ci devrait se traduire par une simplification technique et administrative et par un diagnostic qui permettra de faire un choix de certification mais aussi de valoriser, grâce notamment aux Open badges, les autres compétences du candidat qui ne font pas partie de la certification. « Le deuxième enjeu c’est comment peut-on permettre un accompagnement dynamique dans toutes les phases du parcours du candidat », ajoute-t-il.

Acteurs et calendriers

L’expérimentation associera les quatre ministères certificateurs (Education nationale, Santé, Agriculture et Travail) et une branche professionnelle (particulier employeur) autour de sept à huit diplômes et titres professionnels des métiers du Care, en majorité de niveau 3. Elle s’organisera autour d’une première cohorte de 100 VAE individuelles. Une seconde cohorte, de 100 bénéficiaires de la VAE collective, sera en outre pilotée par Pôle emploi et associera une entreprise.

L’expérimentation devrait se dérouler dans trois régions : Ile-de-France (Créteil), Occitanie et Grand Est (Vosges). Côté calendrier « le temps nous est compté », ne cache pas Olivier Gérard, qui explique : « la fin de l’expérimentation décidée par la ministre et la Haut-commissaire doit se terminer absolument en janvier si on veut pouvoir faire avancer le processus réglementaire et législatif ». Les cohortes de bénéficiaires devraient ainsi être constituées d’ici à la fin juillet, pour un démarrage au tout début septembre.

Start-up d’Etat

Parallèlement à l’expérimentation, le gouvernement souhaite créer la plateforme numérique REVA. Celle-ci sera développée en mode projet à partir de l’automne dans le cadre d’une start-up d’Etat. Elle devrait à terme amarrer les systèmes experts des institutions concernées par les parcours de VAE (certificateurs, Pôle emploi…). « L’idée c’est aussi comment peut-on faciliter l’accès aux certifications ? Comment peut-on créer des passerelles à partir d’une plateforme unique ? Comment l’individu peut-il créer son propre portefeuille de compétences, valoriser ses stages, ses badges, ses expériences, ses parcours validés ? », complète Olivier Gérard.

Par Raphaelle Pienne (Centre inffo pour Défi métiers)