Des reconversions aux transitions : un nouvel âge des mobilités professionnelles ?

Les effets de la crise sanitaire obligent de nombreux secteurs à faire face à une forte baisse de leur activité, qui s’annonce durable pour certains. Un ensemble de dispositifs existe déjà pour accompagner les salariés contraints de se reconvertir. Mais la crise socio-économique actuelle appelle sans doute une gestion plus ambitieuse des transitions professionnelles, notamment pour les salariés les moins qualifiés. S’appuyant sur une synthèse de ses récentes études sur le sujet, le Céreq identifie les leviers d’une gestion mieux anticipée et plus collective des mobilités professionnelles.

Depuis le début de la crise sanitaire, les mesures de confinement ont entraîné une diminution drastique voire un arrêt de l’activité dans de nombreux secteurs, dont les conséquences sont significatives sur les systèmes d’emploi et de travail. Si une reprise se profile pour cette année 2021, elle semble loin de garantir un retour à la situation antérieure. à l’instar de la filière aéronautique, touchée aussi bien dans ses activités industrielles que dans les infrastructures aéroportuaires, de nombreux secteurs ne pourront maintenir leur niveau d’activité, et devront envisager des plans de restructuration impliquant la reconversion de nombreux salariés. La France dispose sur ce plan d’un outillage forgé par plus d’un demi-siècle de dispositifs progressivement sédimentés (cf. Encadré), et très récemment enrichi avec le dispositif des transitions collectives. Celui-ci est mis en place par l’Etat avec le soutien actif des partenaires sociaux, pour trouver collectivement les pistes de sortie d’une crise socio-économique inédite dans le domaine de l’emploi. Il repose sur l’action conjointe des entreprises, des structures d’accompagnement et des organismes de formation à l’échelle des territoires, pour sécuriser les parcours de reconversion des individus en les orientant vers des métiers porteurs.

En s’appuyant sur les travaux récents du Céreq (cf. bibliographie des travaux du Céreq), l’objectif de ce Céreq Bref est d’élargir la focale : comment la période actuelle peut-elle être l’occasion de mieux anticiper, construire  et coordonner les reconversions entre les acteurs du marché du travail, et consolider ainsi un véritable système de gestion des transitions professionnelles ? En effet, les impacts de la crise sanitaire s’ajoutent au mouvement de fond de transformation des structures économiques lié aux transitions numérique et écologique, et placent la compétence des actifs au centre du jeu [1]. Or sur ce point, une population mérite un éclairage particulier : celle des salariés occupant des emplois peu ou non qualifiés. Tout en reconnaissant le caractère simplificateur et souvent stigmatisant de cette catégorisation [2], force est de constater que cette population constitue souvent la principale variable d’ajustement des restructurations économiques.

Lire la suite de l’article de Damien Brochier du Céreq ICI.